Bouville veut préserver sa tranquillité et son cadre de vie.
Mais où implanter la nouvelle prison ? Compte tenu d'une forte mobilisation contre le projet de Canteleu, Le Mesnil-Esnard, La Vaupalière, Bois-Guillaume, les quatre communes initialement pressenties pour accueillir le nouveau centre pénitentiaire, le préfet a lancé de nouvelles études. Les investigations se concentrent maintenant dans un rayon de quarante minutes autour du palais de Justice de Rouen, au lieu de vingt minutes précédemment.
A l'ouest le nouveau scénario concerne Pavilly (communauté de communes Caux-Austreberthe) Mesnil-Panneville et Bouville (Plateau Vert). Cette dernière commune serait la plus touchée par l'établissement carcéral, s'il y était construit « Près de la moitié des 950 habitants auraient à en pâtir », s'empresse de souligner le maire Hervé Petit. La zone étudiée est comprise entre Pavilly et Mesnil-Panneville, située de part et d'autre de la RN 6015 et elle englobe tous les hameaux de Bouville : « Je n'ai même pas écouté les arguments du secrétaire général de la préfecture qui m'a contacté au téléphone. Une prison à Bouville c'est non. Le village va déjà être coupé par l'autoroute, avec peut-être une sortie sur la commune. Pourquoi ne pas y ajouter un aéroport, un EPR, ou un centre d'enfouissement des déchets ? », martèle Hervé Petit, soucieux de préserver l'expansion de Bouville qui vient de livrer deux nouveaux lotissements.
Dans le canton de Pavilly, même si la mobilisation des habitants n'est pas vraiment au rendez-vous, les élus marquent leur opposition au projet. Claude Lemesle, le maire de Pavilly, y est hostile, comme son collègue de Barentin, président de la communauté de communes Caux-Austreberthe, Michel Bentot, philosophe : « Il faut réfléchir sur ce dossier, en dehors de toute pression. L'urgence est incompatible avec la prudence cauchoise. »
A l'est de l'agglomération, les habitants de la Neuville-Chant-d'Oisel ont marqué eux aussi leur hostilité, alors que le maire Michel Jeanne se disait prêt à ouvrir le dialogue avec l'Etat. Au nord, les habitants de Quincampoix ont lancé une pétition. Plus loin, du côté du Moulin-d'Ecalles, à la Rue-Saint-Pierre comme à Saint-André-sur-Cailly, la levée de bouclier est générale. Le préfet doit revoir les maires en décembre. La nouvelle prison doit être construite pour 2015.
Source et photo Paris Normandie du 17 novembre 2011
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